Les pièges en télétravail

Rester connecté jusqu’à 22h, bosser en pyjama, suivre une réunion interminable depuis les toilettes… Toi aussi au bout de quelques semaines de télétravail, tu es tombé dans ces pièges et a commencé à prendre de mauvaises habitudes. On va parler dans cet article de ces comportements et de comment les éviter.

Se rendre toujours toujours disponible

Depuis que tu es en télétravail, tu es incapable de ne pas répondre à une sollicitation de tes collègues. D’ailleurs tu reçois tes e-mails pro sur ton smartphone. Tu as aussi installé Slack ou Teams dessus pour être sûr que si on te demande quelque chose à 2h du matin, tu puisses répondre. Même si c’est un smiley dans le canal de discussion #courderécré.

Donc, ne pas installer ce type d’applications sur ton téléphone. D’ailleurs si tu dois avoir un téléphone professionnel, il ne faut l’utiliser que dans le cadre professionnel, et donc l’éteindre quand tu estimes avoir fini ta journée. De plus le coup du téléphone pro qu’on utilise dans le cadre privé, c’est sooooo année 2000. En plus tout le monde a un téléphone personnel maintenant. Il s’agit sûrement de l’un des principaux pièges du télétravail.

De plus si tu es d’un naturel inquiet ou stressé, il faut vraiment éviter à tout prix de regarder tes outils de travail en dehors des plages d’horaire consacrées au travail. En effet rien de pire que de lire un missile envoyé par un collègue relou à 22h alors que tu “jetais juste un œil” à tes e-mails pro. C’est parti pour une nuit blanche à retourner le problème dans ta tête. Les e-mails pro/Slack/Teams, c’est pas Twitter ou Instagram.

Tout faire, être partout, tout le temps, un des pièges du télétravail
Tout faire, être partout, tout le temps

Le mythe du pyjama

Bon, l’histoire du télétravailleur en pyjama, c’est marrant cinq minutes, mais pas plus. T’as essayé une fois et le livreur a sonné chez toi, ou alors c’est ta gardienne qui est passée et tous les voisins sont maintenant au courant de la couleur de ton pyjama. Bref, les gens qui restent en pyjama, il y en a sûrement quelques-uns, mais c’est tout.

Il est important de te fixer un cadre et de séparer l’activité professionnelle du reste. La plupart des nouveaux télétravailleurs se sont retrouvés aspirés par leur nouvelle situation et ne rapportaient jamais de travail à la maison. Sauf que là, c’est le travail qui est venu chez toi.

La plupart des personnes apprécie avoir un cadre habituel d’horaires dédié au boulot. Le tout est qu’il soit répété chaque jour. Se lever à la même heure, avoir des activités récurrentes dans le déroulement des semaines. Donc c’est soit la réu à 9h, soit la réu de 19h, mais pas les deux. Sans exception, ou alors tu rattrapes. On peut être flexible et rendre service de temps en temps, mais être flexible tout le temps, c’est se faire avoir. Et c’est au final néfaste aussi pour la boîte, quand tu vas partir en burnout et qu’ils vont mettre six ou douze mois à te remplacer.

Les (nombreux) pièges des réunions en télétravail

Les réunions sont vite envahissantes dans le cadre du télétravail. Se parler de manière informelle à la machine à café est devenu impossible pour cause de Covid-19. Donc le nombre de réunions augmente. Les entreprises qui comprennent que l’écrit est désormais indispensable à une bonne pratique du télétravail ne sont pas légions et vont mettre un certain temps à le comprendre. Ou peut-être jamais.

Tu vas donc devoir apprendre à refuser des réunions, tout simplement. Astuce : l’organisateur pense toujours que sa réunion est la plus importante de l’année. Sauf que t’en as déjà 50 comme la sienne dans ton calendrier partagé. Et si tu assistes à toutes, il ne te reste plus de temps de disponible pour réaliser les tâches que te sont assignées. Et tu vas te faire virer si tu bosses pas vraiment au final. En fait c’est l’organisateur de la réunion ou toi, tu peux te dire ça pour te donner du courage si tu ressens de la culpabilité à refuser.

En plus si tu acceptes la réunion et que tu fais semblant d’écouter, quel est l’intérêt ? Faire des “hmmmm”, “ah oui”, “c’est un problème en effet”, “ah vraiment ?” ou “absolument” à intervalles réguliers en attendant que ça se finisse ? Aucun intérêt.

On l’a tous fait, on finit par se barrer, on va lancer une lessive, on va sur Facebook, on passe aux toilettes alors que la vraie réponse constructive pour l’entreprise, ça aurait été de refuser de participer à cette réunion qui n’a aucun rapport avec ton activité dans la boîte. Point barre.

Le piège de se laisser imposer un rythme

Le télétravail a d’importants avantages, en particulier de laisser l’employé organiser ses journées pour être le plus efficace possible, j’en ai déjà parlé dans un précédent article.

Longues plages ininterrompues de travail pour les activités qui demandent de la concentration, par exemple. Vous pouvez commencer plus tôt ou finir plus tard selon vos besoins. Vous pouvez également être opérationnel plus rapidement avec tous vos moyens d’actions en cas d’urgence dans les métiers où cela est nécessaire. Et vous pouvez aller chercher un colis en bas de chez vous ou aller faire une longue marche dans le bois d’à-côté le midi. Ça change du parvis de la Défense.

Se laisser imposer un rythme artificiel censé refléter la vie de bureau n’a aucun sens. Votre proximité à votre outil de travail apporte des avantages à l’entreprise. Le fait d’être chez vous offre également des avantages. Il suffit de s’organiser pour profiter du meilleur des deux mondes.

Agir individuellement pour éviter les pièges en télétravail

Si l’entreprise souhaite travailler avec des personnes responsables et efficaces, elle doit leur fournir les outils pour et le droit de s’organiser. Et donc adapter ses usages et sa culture.

Dans la période charnière où nous sommes, dans laquelle la plupart des entreprises qui utilisent le télétravail l’ont instauré en urgence, il serait bon de se référer aux entreprises pionnières dans ce domaine, qui utilisent déjà le télétravail depuis de nombreuses années. Leur expérience a permis de dégager de nombreuses bonnes pratiques qu’il serait bon que les entreprises suivent.

En attendant, il faut s’en inspirer au moins à titre individuel et tenter de les mettre en pratique autant que faire se peut pour tirer au maximum partie des avantages que le télétravail procure.

L’auteur

Carl Chenet, architecte de systèmes informatiques Linux/Onprem/Cloud indépendant, 3 ans de télétravail régulier, entrepreneur.

Également fondateur de l’agrégateur Le Journal du hacker, du site d’emploi LinuxJobs.fr et de la newsletter Le Courrier du hacker. Modérateur sur le Chantier, lieu virtuel (Discord, forum) d’échanges d’entrepreneurs francophones.

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5 thoughts on “Les pièges en télétravail

  1. Hello,

    Tu as des liens de retour d’expérience sur ces entreprises qui justement pratiquement massivement le télétaf depuis longtemps ? J’ai déjà vu passer des noms comme GitLab ou Cozy, ça fait deux univers un peu différents qu’il serait intéressant de creuser, aussi bien pour les techos que les managers 🙂

    Là vite fait en écrivant, j’ai retrouvé le “Remote manifesto” de Gitlab justement : https://about.gitlab.com/company/culture/all-remote/guide/

  2. Salut,

    Merci pour cette série d’articles sur le télétravail. Forcément, on y retrouve quelques moments de nos vies.

    Dans la lignée, as-tu des expériences à partager sur ce qui va avec cette migration vers le télétravail, à savoir le Flex Office.
    En effet, voyant les bureaux se vider, peut-être pour longtemps, les entreprises veulent optimiser les locaux. Mais le 100% de télétravail pour 100% des employés 100% du temps c’est pas encore pour demain. Le Flex Office, à savoir le bureau qui change chaque fois que tu passes au boulot, est séduisant sur le papier.

    Merci encore pour ces partages.

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