“La” communauté du Logiciel Libre, ça n’existe pas

J’avais depuis quelques temps envie d’écrire un billet de blog au sujet de la soi-disant communauté du Logiciel Libre et le dernier article de Frédéric Bezies , où il regrette le manque de coordination et d’unité de cette communauté, m’a donné la motivation pour finalement expliquer pourquoi tant de gens se désillusionnent quant à “cette” communauté.

“La” communauté du Logiciel Libre, ça n’existe pas

Il est en effet vain dans la plupart des cas de parler de “la” communauté du Logiciel Libre. On peut – et je le fais souvent moi-même – parler de la communauté du Logiciel Libre pour regrouper dans un même sac tous les acteurs touchant de près ou de loin au Logiciel Libre, mais c’est une dénomination vague, peu précise et que l’on ne doit pas employer à tort et à travers.

Et pour cause, car aussi bien d’un point de vue technique que d’un point de vue idéologique, nous, les acteurs de cette soi-disant communauté, sommes profondément et sûrement irrémédiablement divisés.

Les communautés techniques

Rappelons-le car beaucoup de personnes même proches du Logiciel Libre ont tendance à l’oublier. 99% du temps, un projet du Logiciel Libre, c’est au départ un individu isolé non rémunéré qui se motive et prend son courage à deux mains pour écrire du code et porter seul – au moins au début – un projet pour répondre à un besoin existant qui le dérange lui.

Ce faisant, il s’insère dans une communauté technique, celle des outils qu’il utilise pour régler son problème, puis le jour où son projet est prêt, s’il fait le choix de le rendre public, dans une communauté idéologique répondant aux critères que l’on verra au chapitre suivant.

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La communauté Python, avec sa propre licence : la PSF, sa propre vision, ses propres objectifs

Au premier niveau, le développeur du Logiciel Libre, c’est donc un utilisateur des outils qui sont mis à disposition par une communauté technique. Il adhère souvent aux idées derrière les outils qu’ils utilisent au quotidien parce qu’il y voit un avantage direct et ressent la cohérence des choix techniques et idéologiques faits par la communauté l’ayant précédé.

Maintenant si on parle de “la” communauté du Logiciel Libre, ça sous-entend que le premier niveau dont je parlais à l’instant se fond  dans un deuxième niveau, un niveau plus vaste, plus abstrait, plus global. Donc plus éloigné du développeur au quotidien, touchant des problématiques qu’il ne ressent peut-être pas tous les jours.

Alors qu’au quotidien pour lui, “sa” communauté, c’est par exemple le langage Python et ses membres, pas Perl. Ou la distribution Debian et les buts du projet Debian, pas les systèmes BSD. On se construit donc aussi en opposition à d’autre communautés techniques et idéologiques.

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FreeBSD, système d’exploitation et suite d’outils qui privilégient la licence BSD

Les développeurs contribuent donc – le plus souvent dans le cadre de leur temps libre, le plus souvent de façon non-rémunérée, et dans ce domaine seule la motivation permet d’avancer – aux sujets qui nous intéressent et nous motivent au sein d’une communauté technique et idéologique et pas sur les sujets dont “la communauté du Logiciel Libre” aurait besoin.

La diversité des acteurs et de leurs idées, de leurs approches techniques et des solutions qu’ils trouvent au quotidien  sont les éléments qui rendent aussi attractif pour beaucoup d’entre nous ce milieu technique et idéologique.

GPL contre BSD/MIT

J’ai évoqué et développé ce point dans l’un de mes précédents articles le danger Github : d’un point de vue idéologique, principalement deux idées du Logiciel Libre coexistent.

La vision incarnée par la licence GPL peut être résumée à une notion fondamentale intégrée par ses défenseurs et ses détracteurs : contaminante.  La GPL va nourrir d’elle-même la communauté en réinjectant automatiquement dans le parc logiciel sous GPL tous les dérivés des logiciels eux-mêmes sous GPL. La communauté sert la communauté. Les utilisateurs de la GPL trouvent cohérents de n’utiliser que du Logiciel Libre pour ne pas nourrir l’ennemi , c’est-à-dire le logiciel privateur.

Les licences BSD/MIT sont pour leur part plus permissives, permissives à l’extrême. Rappelons qu’un logiciel dérivé d’un logiciel sous licence  BSD/MIT peut être déposé sous une licence propriétaire. Les licences BSD/MIT sont donc non-contaminantes. On a donc la liberté de rendre un logiciel – libre à la base – privateur. Ce qui se fait beaucoup et l’on retrouve les systèmes d’exploitation BSD dans nombre de système d’exploitation propriétaires. voir à ce sujet la liste à couper le souffle des produits commerciaux reposant sur FreeBSD.

Les défenseurs des licences BSD/MIT parlent de liberté réelle face à la GPL, ses détracteurs de la liberté de se tirer une balle dans le pied. Étant donné que les défenseurs de ces licences permissives type BSD/MIT trouvent normal la coexistence du Logiciel Libre et du logiciel privateur, ils utilisent eux-mêmes les deux sans problème, ce qui est cohérent idéologiquement.

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Donc au final deux visions très différentes du Logiciel Libre – la GPL plus conquérante, les BSD/MIT plus flexibles – coexistent.

Des communautés constituent le Logiciel Libre

On l’a vu, il serait donc plus précis de parler des communautés qui constituent le Logiciel Libre. Elles sont à la fois techniques et idéologiques et apportent des outils concrets à leurs membres. Elles se définissent par rapport à ce qu’elles construisent, à leurs contributions, mais aussi par opposition aux autres communautés techniques et idéologiques. Il est donc impossible de parler d’une communauté du Logiciel Libre, à moins de la réduire au peu d’idées transverses aux différentes communautés techniques et idéologique la constituant.

J’ai pu remarquer que de nombreux intervenants parlent souvent de la communauté du Logiciel Libre pour parler en fait d’un sous-ensemble de celle-ci, en fait de leur communauté.Par exemple un défenseur de la GPL va parler de la communauté du Logiciel Libre en omettant l’idée de liberté complète derrière les licences BSD/MIT. Ou un idéologue auto-proclamé du Logiciel Libre va déclarer de grandes directions que “le Logiciel Libre” devrait prendre dans une approche top-down alors que, comme nous l’avons vu, tous les contributeurs techniques du Logiciel libre intègrent avant tout une communauté technique et idéologique précise, un sous-ensemble de “la” communauté du Logiciel libre.

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Les trolls, une activité prisée des Libristes

Au final il est peut-être rageant de voir au quotidien des projets s’affronter, se troller, de voir des projets réinventer ce qui existent déjà au lieu de l’améliorer. Il semble même incompréhensible de voir des projets entièrement recodés pour des questions de licences ou parfois juste d’ego entre membres de ce qu’on croit être une même communauté. Mais cela tient à une incompréhension de l’organisation et des interactions des projets du Logiciel Libre entre eux.

L’explication tient au fait que le Logiciel Libre est constitué de nombreuses communautés, qui partagent quelques grandes idées communes certes, mais qui portent chacune des solutions techniques, une vision et une identité propres. Elles arrivent à se rejoindre très ponctuellement autour d’un effort commun sur un point extrêmement consensuel, mais il sera tout simplement impossible de les faire toutes et en permanence converger vers des grands objectifs qui bénéficieraient (ou pas) à  une vague communauté globale dans laquelle se reconnaîtraient tous les acteurs du Logiciel Libre.

La diversité des communautés qui le compose fait la force du Logiciel Libre, nous partageons quelques grandes idées et nous inventons au quotidien nos propres solutions. Et c’est de cette façon que nous avons avancé jusqu’à aujourd’hui.

42 thoughts on ““La” communauté du Logiciel Libre, ça n’existe pas

  1. Merci de remettre les pendules à l’heure ! J’ai eu la flemme de commenter l’article qui a motivé le tien et la quantité de commentaires à la noix postés à la suite ne m’a pas aidé.

    C’est un peu usant de lire encore et encore ce genre de discours qui découlent d’une vision étroite et manichéenne. C’est dur de s’intéresser à ces critiques, qui partent sans doute d’un mécontentement réel, mais qui sont lancées dans le vide, en s’adressant à une entité virtuelle, globale qu’est LA communauté du libre. Je pense que ce Frédéric voit le monde du libre comme une espèce d’entreprise qui prend de mauvaises décisions ou qui n’arrive pas à en prendre une seule une bonne fois pour toutes. Comme si on devait faire un choix pour remplir l’unique case d’un formulaire absolu ! Et sa conclusion, que j’ai déjà entendu une paire de fois de la bouche d’autres bornés, est magnifique. Il préfère être dans un écosystème logiciel qui sent la pomme, qui le restreint dans ses possibilités et ses choix, lui demande de l’argent, l’espionne etc…

    Les concepts de diversité et de liberté ne sont pas si faciles à digérer on dirait. On doit fabriquer la cohérence autour de soi alors que si on observe à grande échelle, c’est le bazar. Ça fait peur et on rentre vite dans sa cellule dans laquelle on se sent si bien, et puis elle n’est pas si petite, et puis elle est bien décorée par les gardiens…

    • Bonjour. Il faudra m’excuser de ne pas connaître le monde que je fréquente avec plus ou moins d’assiduité depuis 1997.

      Je suis borné ? Soit. Mais je n’ai pas envie que les débutant(e)s connaissent les joies d’installer une imprimante ou une webcam comme j’ai pu dans les années 1997 à 2004 en gros.

      Doit-on limiter le libre à une caste de curieux féru de technique ? Ou doit-on le rendre accessible ?

      Vaste sujet, non ?

      Bonne journée de la part du borné 😁

      • Bonjour,
        Le problème selon moi n’est pas dans l’accessibilité des logiciels libres, mais plutôt chez les gens.
        Je m’explique et attention c’est aussi un vaste sujet.
        Aujourd’hui, les gens ne cherchent plus à savoir comment ça marche et cela est une généralité.
        Attention je ne dis pas que tout le monde doit tout connaitre mais on pourrait comparer ça à savoir changer la roue de sa voiture par exemple. Basique mais un tas de personnes ne savent ou ne veulent pas savoir le faire.

        Bref pour en revenir à nos moutons c’est pareil dans le logiciel. Je suis conscient que tout le monde n’a pas le temps ni l’envie d’être un féru technique, mais il faut s’intéresser un minimum à l’outil que l’on utilise sinon cela porte préjudice a la connaissance au le savoir et au relationnel.

        Je pars peut être loin mais le problème est simple c’est tout simplement la mentalité des gens.

        • Donc pour utiliser il faut connaitre, je vais prendre une comparaison très simple aujourd’hui pour utiliser une voiture il faut connaitre son fonctionnement???
          Donc je suppose que si demain on démonte le moteur de ta voiture, tu sauras le remettre en état… il peut en être de même pour l’electroménager…
          Un utilisateur comme son nom l’indique utilise, il n’a pas envie de savoir forcément comment cela fonctionne il veut simplement pouvoir l’utiliser.
          Aujourd’hui un utilisateur ne peut pas utiliser un système linux sans avoir certaine connaissance.
          Que se passerait il si demain un constructeur automobile venait à décider qu’il etait nécessair d’avoir des notions de mecanique pour conduire sa voiture? et bien il coulerait….

          • en effet, ce qui définit que cet utilisateur restera dans sa communauté d’utilisateurs, alors que le développeur du libre est à la fois un utilisateur d’un projet du libre ET capable de le modifier. Contrairement à votre exemple, nous ne sommes pas assez rarement dans le cadre d’un projet où l’utilisateur paie pour obtenir son produit. Les projets du Libre sont très souvent propulsés par au choix les besoins du créateur du projet ou les demandes de nouvelles fonctionnalités qui lui semblent pertinentes. Il n’a pas d’obligation d’implémenter tel ou tel désir des utilisateurs, car il est bien souvent le premier utilisateur et concepteur de son projet. Et il a lui-même bien souvent injecté de l’argent dans son projet (nom de domaine, logo, communications) alors que ses utilisateurs n’ont rien payé et ne pairont d’ailleurs jamais rien quand il ne s’agit pas d’un projet commercial.

            C’est un peu différent pour les projets plus larges, mais cela reste à peu près partout pareil, quand les développeurs principaux du projet prennent une décision, il est rare qu’une demande des utilisateurs puissent aller à son encontre.

        • L’exemple de la voiture est assez mal choisi ! On doit apprendre à conduire pour pouvoir s’en servir. Il en va de même pour n’importe quel logiciel ou OS, libre ou non. Et on ne demande pas à l’utilisateur de Linux d’en savoir plus que l’utilisateur de Windows ou de Mac. Plutôt moins en fait à bien y réfléchir s’ils se contente des logiciels de sa distribution.

          Je rejoins complètement Carl sur le fait que la diversité est aussi ce qui fait la richesse du libre et qu’il serait dommage de la perdre.

        • Vraiment ? Je pensais que c’était le partage des connaissances et l’entraide.

          J’ai dû me tromper de monde. Dur de s’en apercevoir au bout de 10 ans de mono-démarrage sur des distributions GNU/Linux.

          • Idem je pensai que le logiciel libre était un partage des connaissances de ses bonnes ou mauvaises expérience.
            Si l’ADN du logiciel Libre c’est être Mécano je crois que je vais passé et allé voir ailleurs

          • je comprends votre déception mais :

            – dans le logiciel propriétaire, en général ils prennent votre argent ET vous n’avez aucun pouvoir de décision
            – au moins dans le Logiciel Libre, vous pouvez étudier le code, signaler un problème et proposer une correction

            Après croire qu’utilisateur et programmeur d’un projet sont à égalité est tout simplement faux, par la différence de rôle entre le développeur qui est quelqu’un qui travaille très souvent sur le code ET utilise le projet tous les jours et l’utilisateur qui utilise tous les jours. Maintenant, dans les différentes communauté du logiciel, c’est sûrement dans le Logiciel Libre que l’utilisateur est le plus écouté et peut être le plus actif en terme de participation. Donc moi je reste dans le Libre, même quand je ne peux pas intervenir directement dans un projet, car je peux quand même remonter les bugs et harceler les développeurs pour savoir s’ils comptent le corriger ou pas 😉

          • En effet je crois qu’on peut bien résumer l’ADN du Libre à un mécano du dimanche, non-rémunéré, et qui avant tout s’éclate dans son coin. Ça doit représenter 99% des projets. Après quand un projet grossit, il accorde plus ou moins d’importance à ses utilisateurs, ça peut varier du “mon utilisateur a toujours raison” à “on a des utilisateurs à part les développeurs du projet ?”. Mais ça dépend entièrement des projets et de leur façon de voir, de l’argent présent au sein du projet, de l’ambiance interne du projet… plein de variables donc.

  2. Quel honneur d’être cité par un de tes articles. Simple remarque : tu as mal orthographié mon patronyme. Il s’écrit ES à la fin, à cause d’un officier d’état civil maladroit.

    Ton long pavé est passionnant, mais selon moi, il ne se place pas au niveau de l’utilisateur qui a envie de quitter MS-Windows. Cet utilisateur ne fera pas la différence entre les ensembles cités. Il verra une masse informe, toujours en train de se taper dessus pour des sujets qui le dépasse

    Cet utilisateur ne sera pas de quel point partir pour des activités basiques : faire fonctionner son imprimante, sa carte graphique en installant le pilote non libre qui va bien.

    Bref, tout ce qu’un vieux de la vieille fait les yeux fermés.

    Le problème est que dans cette masse informe de communautés qui constitue “la communauté du libre” comme je l’appelle, c’est qu’elle est incapable dans chacube de ses composantes de faire un minimum de police interne.

    C’est bien beau de troller. Mais en quoi cela va faire avancer le schmilblick ? En quoi cela va aider les utilisateurs à aborder une informatique plus respectueuse ?

    Le libre a conquis les technophiles. Doit-il laisser les technophobes sur le trottoir et rester un marché de niche ? Qui a dit que si le libre ne libérait que le logiciel, ce serait dommage ?

    C’est la fin de mon pavé. Merci pour ton article et bonne journée.

    • Bonjour Frédéric, désolé pour l’erreur sur le nom, c’est corrigé.

      Je tenais juste à préciser que j’ai cité ton récent billet pour “rebondir” au niveau de l’actualité sur une incompréhension qui m’appartenait intéressante à développer et non pour t’ériger en exemple des personnes ne comprenant rien au Logiciel Libre. Bien au contraire, quoi qu’on puisse dire ici dans les commentaires, je porte beaucoup d’intérêt aux articles de ton blog..

      • Pour mon patronyme, l’erreur est constante 😁

        Je me place souvent au niveau de l’utilisateur de base qui peut sembler perdu en abordant le libre qui ressemble trop souvent à un monde purement technique qui oublie sûrement inconsciemment que les technophobes représentent 90% des utilisateurs d’informatique personnelle.

        Bonne journée.

  3. Pour moi il y a bien une communauté du logiciel libre et (encore, pour moi) elle représente :
    – les communautés diverses et variées comme celles que tu as cité, mais il y en a tellement d’autres
    – les communautés d’utilisateurs
    – les associations
    – etc

    Bref un gros agglomérat de toutes les communautés qui gravitent autour du libre et y apporter leur contributions.

  4. Merci pour cette réponse; un jour quelqu’un m’a dit, en parlant d’internet, “mais c’est la liberté”, il avait l’air terrifié. J’ai eu la même impression en lisant l’article de fredbezies. Personnellement, l’arborescence des distributions linux m’ethousiasme 🙂

    • Il est vrai que nous vivons dans un monde aux ressources infinies… Quand on sait que Distrowatch, né en 2002, indexe plus de distributions mortes que de distributions vivantes, on peut se demander si on ne finit pas par confondre liberté et laisser faire.

      J’utilise les distributions GNU/Linux depuis 1997 et comme seul OS depuis 2006.

      Voir qu’au moins 15% des distributions généralistes se doublonnent sans rien apporter à la démocratisation du logiciel libre auprès du grand public – grossièreté suprême – j’ai l’impression que le libre est engoncé dans une vision uniquement technique .

      C’est vrai, pourquoi se préoccuper de proposer une alternative viable et crédible aux OS privateurs ? C’est tellement mieux d’abuser du fork et de proposer une énième ubuntu-based qui vivra 6 mois au mieux.

      Tout modèle a ses limites. C’est bête de vouloir se mettre à la place de l’utilisateur lambda qui cherche à faire fonctionner son matériel sans cephallocapture qui l’obligerait à passer par l’effrayante ligne de commande.

      Désolé pour le pavé !

      • Je ne suis pas sur que les propos de Carl Chenet et les miens amènent à troller. Je pense simplement que tu n’as pas saisi comment est articulé le monde du libre. Tu parles d’une tendance générale à ne pas se placer au niveau de l’utilisateur novice. Je pense que ça n’existe pas. Il doit exister une bonne vingtaine de distributions (à la Ubuntu ou Fedora) qui ont pour objectif principal de fournir un système simple et privilégiant le pratique sur l’éthique. Il doit exister un bon million de logiciels libre dont le but est d’être simple et efficace. Si tu trouves que ces projets n’ont pas atteint leur objectif, très bien, mais ça me parait un peu dommage d’inclure tous les autres projets libres dans cet échec. Ça me parait aussi dommage de ne pas reconnaitre que beaucoup essaient, que le but d’un grand nombre de communautés va dans ton sens.

        Je trouve ça normal qu’une immense majorité des projets se foute de la simplicité et se concentre sur la technique. Même un système user-friendly a besoin d’un noyau super compliqué, de librairies barbues etc… Ce noyau, ces libraires et compagnie peuvent être couplés à des programmes simples et packagés dans une distribution user-friendly. En gros, la technophilie bénéficie aussi aux projets qui se concentrent sur l’utilisateur novice. Les logiciels pour l’utilisateur novice se basent sur des choses compliquées.

        Je ne vois pas qui laisse “les technophobes sur le trottoir”. Je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne comprends pas si tu trouves que personne n’essaie de faire simple ou si tu trouve que ceux qui essaient sont mauvais.

        Je ne comprends pas en quoi ça te dérange que des projets/distributions soient parfois peu utilisés ou abandonnés. Ça fait partie du processus d’expérimentation. Ça n’empêche en rien de faire aussi autrement. Une distribution “inutile” (A) ne freine pas une distribution qui te conviendrait (B). De toute façon, ceux qui participent à la A n’auraient probablement pas participé à la B. Pourquoi les blamer de faire ce qu’ils jugent intéressant sur le moment. De bonnes idées peuvent émerger de ces projets en apparence inutiles.

        Désolé si ce que j’écris n’est pas très agréable mais de mon côté non plus, ça n’est pas très agréable d’être englobé dans une vision qui nie l’effort que des projets/communautés mettent dans la libération et la simplification de l’informatique.

      • Pourquoi faire des forks ?
        Je sais pas, pour s’assurer que le travail continuera a exister. Pour faire des petites modifs utiles dans un cadre très précis qui alourdissent le système le reste du temps.

        Pourquoi fabriquer une nouvelle distribution alors qu’il en existe déjà d’autres ? Je te repose la question un peu différemment, pourquoi avoir créer Linux alors qu’il existait déjà d’autres systèmes Unix, WordPress alors qu’il existait déjà SPIP, la roue alors qu’un octogone marchait déjà pas mal ?

        Si une personne est motivée pour re-faire une chose qui existe déjà, elle ne devrait jamais hésiter !
        Si la personne réussie, le projet de base aura été amélioré. Si la personne échoue, elle aura appris de nouvelles choses.

        Dans ton résonnement tu dis te mettre à la place de l’utilisateur lambda. Pour moi, en réalité, la seule place que tu occupes est la tienne. Tu ne réfléchis que de ton point de vue. Ta question est toujours la même.
        Quand tu interroges sur ce qu’apporte le dédoublement intempestif de distributions à la communauté grand public, tu t’interroges en réalité à ce qu’il t’apporte à toi, si tu te places en situation de faire partie de cette communauté. Tu tentes d’estimer (du moins je le pense) l’impact que cela peut avoir sur cette communauté, et tu tentes de le faire du point de vue de l’utilisateur. Mais par définition, l’utilisateur à son niveau individuel ne saurait connaître l’impact exacte au niveau communautaire.
        À l’individu membre de la communauté, directement, cela n’apportes peut-être rien (et encore, cela est-il trop réducteur). À l’auteur du fork, cela apportes de nouvelles expériences, de nouveaux savoir. À la communauté globale, cela apportes tout simplement un acteur plus qualifié qu’il ne l’était. Parfois, ces nouvelles connaissances n’engendreront rien, parfois, elles seront la base ou une composante d’un autre projet incroyable.

        Tu as raison, nos ressources ne sont pas infinies, nous n’avons pas un nombre illimité de développeurs à disposition. Mais si nous stigmatisons les développeurs qui apprennent en ré-faisant, en dédoublant et en copiant. Si, surtout, nous les blâmons de devenir meilleurs par et pour eux mêmes plutôt que de stagner par et pour les autres, alors, bientôt, tu découvriras que comme le savoir, certaines ressources disparaissent de ne pas être utilisées.

  5. Ah, il y a donc une communauté regroupant des communautés qui n’ont pratiquement rien en commun…
    Je suis assez d’accord avec Carl, parler de communauté du logiciel libre c’est englober dans un fourre-tout des réalités très diverses. Cela fait aussi peu de sens que de parler de communauté des automobilistes ou de communauté des contribuables.
    Parler de communauté suppose que ses membres partagent un certain nombre d’objectifs, de valeurs et d’intérêts.

    En tant qu’utilisateur, et parfois contributeur, de logiciels libres je ne me sens appartenir, et revendique encore moins, l’appartenance à une communauté.

  6. Dans ce vide idéologique, politique et social, les gens cherchent un sentiment d’appartenance…pas besoin de publier des recueils pour cela !

  7. Pour Roberto – étant donné que le niveau de commentaires est limité à 3.

    Le problème n’est pas les distributions pondues par des “kékés” pour faire bien sur leurs CV, mais les ressources employées qui auraient été utiles pour améliorer l’offre déjà existante.

    Tu parles d’une vingtaine de distributions pour débutants. Combien sont des doublons ? 10 % ? 20 % ? Plus ?

    Le problème est qu’on arrive au “trop de choix tue le choix”. Pour reprendre une phrase célèbre : ” On ne sait que choisir.”

    Ton exemple A et B serait validé dans un seul cas : un monde aux ressources infinies.

    Désolé de constater que sur certains plans, on en est encore en 1997. Même si le support matériel s’est amélioré grandement, on doit toujours faire gaffe quand on achète du matos. Dommage.

    On ne compte plus les projets d’unification de format de paquets qui se sont plantés en beauté.

    Sur le plan du système, je suis d’accord qu’il y aura toujours besoin de barbus. Mais vouloir se concentrer uniquement sur ce point… Dommage, on en paye les conséquences avec une démocratisation du libre qui avance à la vitesse d’une tortue rhumatisante à trois pattes.

    Désolé d’exprimer le point de vue d’un utilisateur pas suffisamment technophile pour coder en C ou en python. Et aussi un peu technophobe dans son approche des distributions dites pour débutants qui oublie parfois de vérifier des trucs de bases comme la localisation de leur projet.

    Bonne journée

    • …”Le problème est qu’on arrive au « trop de choix tue le choix ». Pour reprendre une phrase célèbre : » On ne sait que choisir. »……

      “Sur le plan du système, je suis d’accord qu’il y aura toujours besoin de barbus. Mais vouloir se concentrer uniquement sur ce point… Dommage, on en paye les conséquences avec une démocratisation du libre qui avance à la vitesse d’une tortue rhumatisante à trois pattes.”

      Je suis d’accord mais la philosophie sous-jacente à produit des “fruits” dans bien d’autres domaines.

      Pour ma part, je considère comme seule licence libre la GPL. Pourquoi? Parce que “Etre LIBRE, c’est savoir ne pas l’être”.
      Les licences BSD and Co sont plutôt publiques…

      Cependant, je fais le même constat que toi et du coup je te propose de m’aider à une démocratsation plus rapide de l’informatique libre en participant au projet Union & Mouvement 2017 dont voici l’URL :

      https://trello.com/b/rnpxsGJk/union-mouvement-2017

      Le projet ne concerne pas directement le logiciel libre mais sa philosophie en est le principal moteur…et s’adresse à tous. Comme démocratisation on ne peut pas mieux faire 😉

  8. Excellent article dont je partage l’opinion, je voulais réagir aussi à l’article incriminé, et puis je me suis dit après coup, à quoi bon.
    J’ai juste une objection, on ne rend pas à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
    Le Logiciel Libre est une vision politique, et les licences pouvant être considérées comme Libres sont clairement indiquées ici https://www.gnu.org/licenses/license-list.html (en français), et les libertés dont il est question dans “Libre” sont clairement exprimées dans la GPL, là https://www.gnu.org/philosophy/free-sw.html (en français).
    On met beaucoup de choses dans le Libre qui n’en fait pas partie en réalité. Par exemple, la licence BSD originale n’est pas une licence de Logiciel Libre, donc l’article fait erreur sur ce point.

    Sinon pour tout le reste je suis d’accord. Il y a aussi un autre point que la plupart ne comprend pas, c’est que les distributions, que nous appellerons Linux, ne sont pas basées sur le choix (http://www.islinuxaboutchoice.com/ en anglais).

    Je pense que M. F. Bezies n’arrive pas à comprendre le non-sens de ce qu’il appelle communauté, et le fait que tout cela est fortement lié à la technique.
    Je remarque aussi que beaucoup de commentaires demandent la fin de cette Liberté, et que “quelqu’un” police tout cela et impose une direction à tout le monde, sans se rendre compte qu’ils sont sortis de la liberté. Aussi, la majorité des reproches viennent du fait que les gens qui font du LL sont libres, par exemple, on veut empêcher aux gens de faire leur distribution qui mourra très vite, et leur dicter leur conduite, ce qui contrevient à leur liberté : bref, s’en servir comme esclaves, le même comportement que tous les éditeurs ou constructeurs qui attaquent constamment la GPL et font des trucs sous FreeBSD, en privateur évidemment, Apple dans les premiers.

    • Ookaze :il est depuis longtemps admis de parler de BSD pour la BSD modifiée, la clause de publicité de la BSD originale ayant été abandonnée dès 1999. N’étant pas juriste, je laisse ce genre de précision aux avocats capables de s’étriper pour une imprécision ou une virgule :p

      Merci pour les compliments sinon 😉

    • “Excellent article dont je partage l’opinion, je voulais réagir aussi à l’article incriminé, et puis je me suis dit après coup, à quoi bon.”

      C’est vrai que cela a tourné à la fête du slip avec un superbe zélote qui infuse sa science à longueur de commentaires.

      “Je pense que M. F. Bezies n’arrive pas à comprendre le non-sens de ce qu’il appelle communauté, et le fait que tout cela est fortement lié à la technique.”

      Donc je n’arrive pas à comprendre l’environnement qui est le mien depuis près de 10 ans ? 😀

      Si le terme communauté est trop court, alors pourquoi ne pas parler de “rassemblement de communautés” ?

      “Je remarque aussi que beaucoup de commentaires demandent la fin de cette Liberté, et que « quelqu’un » police tout cela et impose une direction à tout le monde, sans se rendre compte qu’ils sont sortis de la liberté.”

      Pas quelqu’un. Que les communautés en question fasse leur propre police. Liberté ne veut pas dire laissez-faire.

      Si on laisse les “nouveaux convertis” s’exprimer avec leur fougue, on finit par obtenir de puissants répulsifs et d’une intolérance proportionnelle à la jeunesse de leurs conversions.

      “Aussi, la majorité des reproches viennent du fait que les gens qui font du LL sont libres, par exemple, on veut empêcher aux gens de faire leur distribution qui mourra très vite”

      C’est vraiment que nous vivons dans un monde aux ressources illimitées 🙂

      “le même comportement que tous les éditeurs ou constructeurs qui attaquent constamment la GPL et font des trucs sous FreeBSD, en privateur évidemment, Apple dans les premiers.”

      Donc il ne faut pas responsabiliser les membres des diverses communautés ? Laisser tout faire au nom de la liberté ? Manon Roland disait quoi déjà ? Ah, oui. “Liberté, que de crimes l’ont commet en ton nom.”

      C’est mal de vouloir responsabiliser les gens… Très mal 🙂

      La liberté viendrait-elle avec une option “j’en ai rien à battre de mes responsabilités ?”

      Bonne journée, Ookaze.

      • > Donc je n’arrive pas à comprendre l’environnement qui est le mien depuis près de 10 ans ?

        Les fondamentaux qui régissent cette communauté, oui : le fait qu’elle soit fortement orientée technique et déjà policée par la GPL et le GNU, bref par M. Stallman, qui est le moteur principal du succès du LL. Tout le monde le sait dans la communauté technique, même inconsciemment, c’est pourquoi cela me fait toujours sourire de voir rejeter Stallman par un membre de la communauté technique.
        Mais du point de vue de l’utilisateur qui n’est pas fortement impliqué du point de vue technique, tout cela est totalement inaccessible. Souvent, le LL est rapporté à un fonctionnement d’entreprise, car sinon on n’arrive pas à appréhender le fonctionnement, mais faire cela donne une vision fausse.

        > Si le terme communauté est trop court, alors pourquoi ne pas parler de « rassemblement de communautés » ?

        Même cela c’est faux, et je comprends mieux maintenant l’intérêt du livre « La cathédrale et le bazar » de M. B. Perens je crois. Force est de constater qu’encore aujourd’hui, une majorité d’utilisateurs du LL n’a aucune connaissance vraiment de ce que cela représente. Et ce n’est pas plus une communauté qu’un bazar ne l’est. Mais c’est vrai que c’est une vision romantique. 🙂

        > Pas quelqu’un. Que les communautés en question fasse leur propre police. Liberté ne veut pas dire laissez-faire.

        Les libertés sont clairement définies et la police est déjà faite. C’est une des choses qui échappent à la majorité des utilisateurs : le LL n’est pas là pour répondre à leur besoin, cela ne marche pas comme cela. C’est aussi pour cela que parler de « Linux sur le bureau » comme un remplacement à Windows n’a aucun sens : tant que personne ne veut s’y atteler ou payer des membres du LL pour le faire, cela n’arrivera jamais, et en fait cela n’aura aucun impact sur le LL.
        Pour XScreenSaver, tu verras que la police se fera toute seule de manière naturelle, comme toujours, même s’il n’y a aucune communauté derrière.
        Ou alors c’est la communauté de la distribution qui n’a pas fait son travail qui fera la police : au pire, dégager un bénévole qui offre son temps sans aucune garantie de service.

        > Si on laisse les « nouveaux convertis » s’exprimer avec leur fougue, on finit par obtenir de puissants répulsifs et d’une intolérance proportionnelle à la jeunesse de leurs conversions.

        Quand j’ai commencé à contribuer au LL, en support, c’était déjà le cas, c’est la nature humaine, il n’y a aucune raison que ça change. J’ai abandonné depuis, dès le jour où il est devenu flagrant que mon travail bénévole n’était rétribué que par des insultes d’incompétents, souvent de nouveaux arrivés. Mais je n’étais pas le premier et n’étais pas non plus le dernier.

        > C’est vraiment que nous vivons dans un monde aux ressources illimitées:)

        On est d’accord. J’ai ma propre « distribution » chez moi que je compile entièrement à partir des sources upstream, je sais exactement tout ce qu’il y a sur mes machines et comment tout fonctionne (plus de 15 ans que je fais ça). Jamais je ne la sortirai pour d’autres personnes, car cela signifierait fournir du support, chose que je ne veux plus faire, car c’est un travail énorme et une contrainte que je ne veux plus assumer. Quand je mourrai, tout ce savoir mourra avec moi. Ceux qui sortent toutes ces distributions ont une certaine expertise mais n’ont pas cette expérience. D’où le fait qu’ils abandonnent dès qu’ils sont frappés de plein fouet par la montagne de travail.
        Personnellement, je suis toujours impressionné et admiratif devant les bénévoles de longue date sur les distributions comme Debian. Quand il y a eu les attaques liées à systemd, j’ai parfaitement compris ce qu’ont ressenti ceux qui ont craqué et sont partis. Et je savais aussi parfaitement que les harceleurs n’avaient aucune idée de ce qu’ils faisaient. En tout cas, cela montre bien qu’il n’y a pas vraiment de communauté, même au sein d’une distribution.

        > Donc il ne faut pas responsabiliser les membres des diverses communautés ? Laisser tout faire au nom de la liberté ? Manon Roland disait quoi déjà ? Ah, oui. « Liberté, que de crimes l’ont commet en ton nom. »
        > C’est mal de vouloir responsabiliser les gens… Très mal:)
        > La liberté viendrait-elle avec une option « j’en ai rien à battre de mes responsabilités ? »

        Comme je l’ai dit plus haut, la responsabilisation telle que tu l’entends ne fait pas partie des enjeux du LL.
        De même, tu utilises une notion vague de la liberté, ce qui ne mène nulle part, alors qu’encore une fois, la liberté exprimée dans LL est clairement définie dans la GPL par GNU, dans les liens que j’ai fournis.
        Ce que tu veux faire n’a rien à voir avec le LL. Je dis simplement que s’attaquer à une communauté du LL illusoire pour amener les gens à se responsabiliser ne sert strictement à rien, à part user de tes ressources dans le vent, car cela ne va toucher personne. Et contrairement à un auteur de distribution abandonnée ensuite, je ne suis pas certain que tu en tires un apprentissage pertinent.
        Comme s’attaquer à cette pseudo communauté pour espérer avoir « Linux on the desktop », c’est inutile.

        Mais je ne veux pas te dissuader, ton point de vue est intéressant. Au plaisir.

  9. «fredbezies dit :
    avril 8, 2016 à 12:14 :
    […] Désolé de constater que sur certains plans, on en est encore en 1997. Même si le support matériel s’est amélioré grandement, on doit toujours faire gaffe quand on achète du matos. Dommage.»

    En quoi l’entité réelle, fictive ou fantasmée «communauté » est elle responsable de ceci ?!
    Faites des mails aux fabricants pour qu’ils développent leurs produits en respectant des standards ouverts/documentés ou de produire les drivers nécessaires pour le noyau.

    • Quand il y a 35 communautés différentes, avec autant d’intérêts divergents, tu n’auras pas la force de frappe médiatique nécessaire pour faire avancer les choses.

      L’union fait la force, mais certains théoriciens semblent l’avoir oublié.

  10. Très bon article, tout comme roberto j’ai eu la flemme de commenter le billet de fredbezies.

    Pour donner un peu de force à mon propos je vais faire comme fredbezies et vous informer que je suis un utilisateur de gnu/linux depuis 1999 et depuis 2002 pour seul os mono-démarrage … et sous vos applaudissement depuis 2003 mono-distribution .

    Je travail (vie professionnel) avec du logiciel libre depuis plus de 10 ans, et j’avoue n’avoir touché qu’a très peu de distribution (wow??) car j’ai trouvé mon bonheur avec 2 distrib personnellement et professionnellement … allez je lâche l’info debian et redhat. Je millite dans un LUG depuis 2002 … voilà voilà !!!!!!! Ha oui aussi mon prochain PC ne sera pas un mac au cas ou sa intéresse quelqu’un. Vous en avez rien F***** … ok ok je continue alors !

    Tout ca pour dire que dans le libre il y a de tout, comme dans le pas libre ceci dit, d’ailleurs faudrait que tout les logiciels propriétaire face qu’un seul os et qu’un seul logiciel, non mais.

    Une constante dans le logiciel libre reste de pouvoir regarder le code pour le comprendre, l’étudier, s’en inspirer pour faire un fork, mais pourquoi faire un fork ? parce qu’ j’apprends en même temps et puis c’est mon petit plaisir, il y en a qui font du jogging d’autre du forking.

    dire que le libre va dans tout les sens oui mais ca avance quand même … les interfaces graphique, l’installation du wifi … j’ai même moins de mal a ajouter un imprimante sous linux que sous windows, je ne parle pas de mon parc de mac OS qui chaque mise jour de l’os ne sais plus parler au reste du monde (wifi samba ssl ou encore smtp).

    on m’annonce le multi-bureau et le bash pour windows … ca semble bouger du cotés proprio on a encore 20 ans d’avance …

    trollesquement .

  11. @ajani : le problème n’est pas le fork, c’est son utilisation ABUSIVE et COMPULSIVE. Mais ce doit être trop compliqué de faire comprendre cela.

    Quant à la philisophie de fin de billet, cela pouvait être vrai il y a 20 ans, mais plus de nos jours. Il manque des personnes pour taper du poing sur la table pour dire : “Ça suffit vos bétises, maintenant, il faut travailler ensemble.”

    • Justement c est à cause de comportement comme celui ci que l’on trouve de parfois trop nombreux forks.

      Perso je ne contribue presque plus vu le ticket d entrée nécessaire pour prouver sa bonne fois et l administratif requis pour faire accepter un correctif (je parle meme pas d une évolution).

      Sans parler des utilisateurs grincheux qui réclament et ralent de manière de plus en plus violente. Sans aider bien sûr …

  12. @ookaze : le problème est que nombre de communautés entrent en concurrence, ce qui n’aide pas à faire avancer le schmilblick.

    Pour linux sur le bureau, il y a le fait que les efforts pour ce but ne sont pas mutualisés. Sans oublier la vente liée, la volonté de réinventer constamment la roue.

    Pour les nouveaux convertis, ce sont les ennemis de l’intérieur qui ruinent le long travail des contributeurs techniques ou documentaires de longue date. Rien de plus insupportable qu’un jeune converti.

    Ton raisonnement concernant ta distro maison montre que tu es une personne responsable et qui connait ses limites. Ce qui est rare de nos jours dans le monde du libre.

    La GPL, c’est bien beau, mais cela n’empechera pas la dispersion des efforts qui fait le miel des éditeurs de logiciels privatifs. Pourquoi se casser la tête à combattre le libre qui amoindrit son message tout seul ?

    Le libre est une belle idée, mais comme toute belle idée, son application est moyenne.

    Pour un autre commentaire, la Cathédrale et le Bazar, c’est Eric Raymond, pas Bruce Perens à qui on doit… Perl; à moins que je ne me trompe 🙂

  13. Pas plus que le logiciel libre peut être considéré comme une offre concurrente dans un appel d’offre, comme on essaye de nous le faire croire pour enfumer les politiques et le citoyen, truander les appels d’offres, s’emparer des biens publics et bloquer la liberté et la VRAIE CONCURRENCE LIBRE ET NON FAUSSÉE (tiens, le système est devenu tellement corrompu qu’on n’en entend plus jamais parler de celle là). Bref, le logiciel libre ne peut en aucun cas être “une offre” car c’est et ce n’est que UNE CARACTÉRISTIQUE de l’offre, qui n’a donc aucune raison de subir une restriction quelle qu’elle soit dans un marché public ou une offre concurrentielle en général.

    Je pense que le terme “communauté” est employé pour plusieurs raisons, l’esprit collaboratif en est une “naturelle” dans le contexte d’une époque, mais il y a aussi des facteurs externes dont il serait effectivement bon de se soucier à l’heure ou la perversion narcissique est devenu l’outil de base du management et de la politique.

  14. J’ai arrêté l’article rapidement parce que j’ai très vite vu où tu veux aller… Dans le forme je suis d’accord. Dans le fond, c’est bien de regarder une définition:

    “Une communauté est, dans le sens courant, un ensemble de personne vivant ensemble pour le bien commun et le bien de chacun. Plus largement, en biologie il s’agit d’un système au sein duquel des organismes vivants partagent un environnement commun et intéragissent pour le bien de tous.”

    Donc, ton titre d’article est faux au titre que les linuxiens travaillent dans un sous ensemble et pour le bien commun…
    C’est bien, par définition, une communauté, mais pas, par abus de langage, les concepts actuels de définition de communauté…

    • dommage que tu aies arrêté car tu t’enfermes toi-même dans une contradiction : tu parles du but de la communauté dont les membres partagent un environnement commun et interagissent pour le bien de tous, et c’est l’argument qui est donc un contre-exemple à ce que nous soyons dans le Libre une seule communauté, car force est de constater que les communautés du Libre visent chacune avant tout à leurs intérêts particuliers. Le Libre n’est donc bel et bien pas une communauté agissante et pensante avec des objectifs communs. Preuve en est des différents grands antagonismes décrits dans l’article (GPL vs BSD par exemple).

  15. J’ai un peu abandonné la lecture, intéressante au demeurant, à mi-parcourt environ estimant que vu les positions, il n’y aurait ni vainqueur ni vaincu bien que tout le monde ait raison quelque part.

    Pour satisfaire ma passion, j’utilise des outils, “libres” ou pas, sur la base des fonctionnalités proposées. Je suis conscient de la multitude des solutions et lorsque j’ai décidé d’écarter progressivement et tant que faire ce peut les produits issus du GAFAM, j’ai d’abord été confronté à la difficulté du choix puis assez vite à la terrible tentation d’aller voir une autre solution plus fonctionnelle, puis une autre, puis …
    Rapidement, je me suis aperçu que le butinage était chronophage et ne faisait pas avancer les choses. Je n’avais pas ce soucis avec le dernier acronyme du GAFAM.
    Le “libre”, c’est compliqué pour avancer. Il y a effectivement un problème de désorganisation dans ce qui est déjà heureusement organisé. Et on comprend bien que si toutes les petites mains qui ont contribué à faire avancer le schmil-blick s’étaient alliées pour concevoir une solution unique, le monde de Bill ressemblerait probablement aujourd’hui à celui de François avec l’immense inconvénient que la vitrine du libre n’aurait malheureusement plus rien de libre.
    Évidemment, le côté unitaire à quelque chose d’effrayant et on se rend compte qu’en démultipliant le phénomène, on ne résout pas le problème. On dilue simplement les ressources. Et bizarrement, chaque bulle continue à fonctionner selon le principe de la pensée unique, sa pensée, jusqu’à la prochaine rupture.
    On s’aperçoit aussi que ce mode de fonctionnement est omniprésent dans la vie de tous les jours, en famille, en réunion, en management, en technologie, en politique, …
    Peut-être faut-il simplement l’accepter et laisser mourir ce qui doit mourir en permettant à ceux qui subsistent d’éviter de mourir trop vite.

    Je suis convaincu que si le libre n’existait pas, nous serions tous déjà depuis longtemps de joyeux GAFAM dominés et soumis, pieds et poings liés dans un maillage si fin que la moindre contestation serait repérée sur le champ et réprimée.
    Peut-être d’ailleurs est-il déjà un peu tard puisqu’on sent bien ce maillage qui commence à se refermer subtilement sur les utilisateurs du monde entier.

    Possible aussi, que le GAFAM se frotte les mains devant les courants de pensées du “libre” qui est de plus en plus muselé et donc de moins en moins libre. Peut-être en est-il aussi tout simplement l’instigateur. C’est facile, c’est pas chère, et ça marche à tous les coups.

    Et peut-être enfin, serait-il souhaitable que toutes les composantes du libres s’attachent à conserver ensemble leurs libertés dans le maillage tentaculaire qui se profile à l’horizon.

  16. Je suis en désaccord avec cet article.

    Tout d’abord en finissant de le lire je me suis dit ok, donc voir les communautés du Logiciel Libre (genre debian, blender, etc) se replier peu à peu sur elle-même, ou se scinder pour être de plus en plus petite (devuan) c’est pas très loin d’un phénomène de replie communautariste. Et apparemment c’est tout à fait voulut et assumé.
    Ok donc là, c’est un problème à terme, car le replie communautariste ça signifie qu’on est bien entre nous, qu’on “s’oppose” aux autres, mais surtout qu’on finit par ne plus avoir de raison d’interagir avec eux…

    Le second point est que l’auteur s’attache aux “communautés techniques et idéologiques du Logiciel Libre”. Sauf qu’il faut se réveiller ! Aujourd’hui on ne parle pas de Logiciel Libre, on parle de Culture Libre ou de Monde du Libre.
    Dans le Libre, il y a des communautés utilisateurs, il y a des communautés logiciels, il y a aussi des communautés non-logiciels (ne vous en déplaisent). Il y a de la musique Libre, de la photo Libre, du théâtre Libre. Le logiciel n’est, aujourd’hui, plus qu’une partie (importante certes) de cet éco-système.
    Or se conforter dans cette vision que chaque micro-communauté du Logiciel Libre est irrémédiablement inrattachable avec le reste, c’est non seulement nier l’existence de la Culture Libre dans son ensemble (et donc des pratiques libristes non-logiciels), mais aussi nier le fait que tous ces gens oeuvrent pour aller dans la même direction.

    Enfin, j’ai eu l’impression que le principal argument concernait le vieux débat du Libre et de l’Opensource. L’article continue (volontairement semble-t-il) à entretenir la confusion entre le libre et l’Opensource, là-dessus il n’y a pas de débat à mon sens : quand on parle de communauté du Logiciel Libre, on exclut volontairement le logiciel Opensource ! Quand on parle de Culture Libre ou de Monde du Libre, on exclut là aussi l’Opensource.
    Pourquoi ? Car le Logiciel Libre répond aux 4 lois du Logiciel Libre (RMS) et point barre, c’est pas compliquer.
    Les gens qui font de l’Opensource peuvent se penser plus libre que les autres, il reste qu’ils ne font pas du Logiciel Libre. De même que les gens qui viennent du DIY on souvent l’impression d’être plus libre que les libristes car il publient (leur code, leur art) sans licence. Ils ont moins d’obligations c’est vrai, mais ils ne font pas du Libre stricto-sens. C’est pas compliquer à comprendre.

    A titre personnelle, j’ai arrêter de m’emmerder avec la question de qui est dans le Libre et qui n’y est pas, le DIY est parent du Logiciel Libre, il fait donc partie de la Culture Libre (peut-être devrait-on dire que le Libre fait partie du mouvement DIY…). L’Opensource c’est un peu le petit-fils un peu casse-couille du Libre, il peut être avec nous s’il n’essaie pas de tirer toute la couverture à lui. Cela s’appelle avoir un respect mutuel pour les pratiques des autres, surtout si on avance tous dans la même direction on a pas de raison de ce faire la guerre pour des questions de territoire. Or toute cette question de communautés revient à des questions de protection de territoires claniques. Honnêtement c’est juste du gâchis pour tout le monde.

    • Sur ton premier point, on peut regretter ce communautarisme, mais c’est aujourd’hui comme ça que s’organise les différentes communautés du Logiciel Libre, comme détaillé dans l’article. Savoir si c’est bien ou pas, je laisse à d’autres l’exercice de juger/troller, internet en regorge.

      Dans ton second point, tu sembles rattacher le Logiciel Libre à la culture Libre. Je ne sais pas ce qu’est la “Culture Libre”. Par contre je connais très bien la communauté du Logiciel Libre et je peux donc en parler.

      Dans le Logiciel Libre, on a des gens de partout, avec des idées politiques très très différentes. De gens de droite, des libertariens mais aussi des gens de gauche, des libertaires, des communistes et des anarchistes. C’est très large. Tu peux ressentir ces différentes si tu étudies les différentes licences du Logiciel Libre. Des visions du monde différentes, des pratiques de la liberté différente. Et pour m’être déjà retrouvé dans une galère autour de l’utilisation d’une licence, je peux t’assurer que les différents camps tiennent à leurs principes.

      Au final donc des gens qui ont donc des idées de la culture et des références culturelles à mon avis bien différentes les uns des autres. Dans mon article j’explique ce qui relie ces gens et comment ils s’identifient au travers des différentes communautés du Logiciel Libre.

      Je suis intéressé par la “Culture du Libre” que ces gens partageraient selon toi et ce qui devrait les lier. Au plaisir de lire ton article consacré à ce sujet.

  17. Ton article est tout sauf factuel et exhaustif : quand tu titres “La communauté du logiciel libre ça n’existe pas”, tu exprimes une opinion. Une opinion que tu argumentes avec divers points et exemples, mais une opinion tout de même.
    Ton article est construit sur ce que tu constates par ton propre bout de la lorgnette.
    Mon désaccord vient du fait que tu as l’air satisfait de ce que tu décris (je ne dis pas que c’est le cas, mais que c’est ce qui ressort de ton texte), or je constate par mon propre bout de la lorgnette des effets négatifs à ce que tu décris (et que tu ne “constates” pas), et l’existence de communautés non-logiciels que tu ne semblent pas considérer du tout dans ton article (par exemple : la musique libre ou le mouvement des communs).

    Ton constat est orienté, tout simplement car tu n’y exposes pas tous les points de vues (en tous cas le plus de points de vues possible).

    L’article consacré à ce sujet, je l’ai écrit en 2014, il s’appelle : “Le Libre est un outil de maîtrise technologique, a-t-il des limites ? Qu’en est-il d’un Libre qui se passerai de l’informatique et des réseaux ?”, ça déborde un peu du sujet car il y a un peu de prospective amusante dedans. Dans ce texte, je ne parle pas de Culture Libre ou de Monde du Libre, mais de Mouvement Libre ou mouvement libriste. C’est pour moi un terme plus précis, mais aussi c’est un terme qui nécessite plus d’explications (j’ai aussi dans un autre texte expliquer l’emploi de ce terme).

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