Journal du hacker et francophonie

Petite précision avant de commencer, le terme francophonie est à prendre ici comme l’utilisation commune de la langue française par différentes communauté. Nous laissons de côté les liens politiques et historiques qui peuvent être recouverts par ce terme et qui sont hors-sujet dans le cadre de cet article. Si cette précision vous étonne, je pourrais développer à la demande dans les commentaires.

La démarche

Lorsque j’ai fondé le Journal du hacker, j’avais dans l’idée de réaliser un média participatif de la communauté du Logiciel Libre et open source francophone. Donc un média pas seulement dédié à la France, ce qui avec un peu de recul apparaîtrait comme arbitrairement restrictif quand on parle et agit via le web et qu’on souhaite s’exprimer en français.

Aujourd’hui le Journal du hacker vit grâce à ses utilisateurs et la formidable équipe qui l’anime. Nous sommes déjà bien au-dessus de mes espérances lorsque j’ai lancé le projet en terme de visites et de visibilité via les réseaux sociaux. Pourtant le point concernant l’ouverture du Journal du hacker à la francophonie reste pour l’instant largement en arrière par rapport aux autres axes de développement.

En effet, il est assez simple de lancer un projet dans la communauté la plus proche de nous, de se faire connaître par les médias qui nous entourent et les acteurs avec qui l’on peut échanger au quotidien. Et cela a été notre axe de développement jusqu’ici. Me rendant compte peu à peu du fossé qui nous séparait des autres communautés de la francophonie, j’ai été amené à commencer à découvrir les médias et communautés du Logiciel Libre hors de France. Il ne serait pas honnête de passer sous silence que le déclencheur de cette prise de conscience a été l’arrivée dans l’équipe du Journal du hacker du très sympathique Cloug, de nationalité belge.

Découvertes des acteurs

Je me suis donc lancé dans l’exploration des différentes communautés francophones du Libre. J’ai découvert avec grand plaisir un acteur québecois QuebecOS, qui vient de fêter ses 10 ans. Chapeau.

quebecos

En tournant ensuite mes recherches vers l’Afrique, j’ai donc découvert depuis l’association du Logiciel Libre CLibre en Tunisie, très active, ayant organisée cette année l’événement Software Freedom Day 2016. Également de nombreux acteurs individuels en Côte d’Ivoire, comme Florent Youzan, mettant en avant le Logiciel Libre et l’innovation mais aussi au Bénin, où a été organisé en 2016 les Rencontres Nationales du Logiciel Libre et les sympathiques activités du fablab Blolab toujours au Bénin.

Réalisation d'un Jerry au Blolab au Bénin

Réalisation d’un Jerry au Blolab au Bénin

J’ai également découvert l’engouement des communautés OpenStreetMap, très (très) actives en Afrique qui sont un formidable moteur des idées du Libre auprès des acteurs locaux, car propulsés par un besoin réel et pressant : le besoin de cartographier des environnements se modifiant très rapidement en  l’absence d’un acteur étatique assurant ce service. Citons OpenStreetMap Côté d’Ivoire et OpenStreetMap Burkina Faso.

Collecte de données sur le terrain de contributeurs OpenStreetMaps

Collecte de données sur le terrain de contributeurs OpenStreetMap

Je n’ai pas prétention à avoir identifier tout le monde et je dois rater un nombre incroyable d’initiatives francophones autour du Libre. Les commentaires sont ouverts pour m’informer à ce sujet 😉

Relayer les initiatives

Suite à l’identification des acteurs, j’ai commencé à utiliser le Journal du hacker pour relayer les initiatives francophones du Logiciel Libre, par exemple les Rencontres Nationales du Logiciel Libre 2016 au Bénin ou le Software Freedom Day 2016. C’est encore nettement insuffisant par rapport à ce qui doit se faire et j’espère motiver les acteurs à se saisir de l’outil Journal du hacker pour communiquer eux-mêmes sur les initiatives. Je souhaite par ces contributions montrer que nous sommes ouverts, attentifs à ces initiatives et que nous souhaitons les relayer.

Car le point critique est là. Les acteurs doivent eux-mêmes relayer leurs initiatives, sans dépendre du fait qu’ils pourraient ou non être relayés par un tiers. Le Journal du hacker est simple d’utilisation, très simple. Un lien, un titre (souvent récupéré automatiquement) et une marque. Et pour les initiatives intéressantes, une grande visibilité en retour.

8 thoughts on “Journal du hacker et francophonie

  1. Chouette article !
    Sans compter les longues discussions liées à la traduction d’un terme ou d’une marque pour le Jdh, mais c’est une contrainte créative.

    Et j’en profite du coup pour rappeler que la charte https://www.journalduhacker.net/about mentionne bien que les articles sont à publier en français. N’hésitez donc pas à traduire auparavant le super article en anglais avant de le relayer sur le Jdh !

    Et merci à tous !
    Et vive Cloug !
    (et Cascador aussi sinon il va être jaloux)

  2. C’est bien de le rappeler. Aussi, si on écrit en français et non en anglais (comme nombre de devs & co. francophones) c’est aussi pour faire vivre et partager dans notre langue. Et celle-ci est quand même la cinquième langue la plus parlée au monde, bien au delà de notre petit hexagone ! https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_langues_par_nombre_total_de_locuteurs#Classement_des_principales_langues_selon_leur_nombre_de_locuteurs

    PS: petite type “Je n’ai pas prétention à avoir identifiÉ”

  3. Salut,
    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le français est la langue dont le nombre de locuteurs progresse le plus rapidement au monde. Certes, ça fait belle lurette qu’elle a cédé à l’anglais son statut de première langue internationale mais malgré tout, son développement en Afrique est très rapide à tel point que certains pays anglophones enclavés dans l’Afrique de l’Ouest francophone (ex: Gambie, Nigéria, Ghana…) se francisent à vitesse grand V.
    Il est intéressant de découvrir aussi sur Twitter les nombreuses initiatives africaines pour promouvoir les logiciels libres sur ce continent (Jerry, Emmabuntüs etc…). À parcourir certains blogs, j’ai le sentiment qu’il existe en Afrique une véritable mentalité du libre et je te rejoins quand tu dis qu’il serait heureux que ses acteurs relayent leurs initiatives locales en s’emparant de l’outil “Journal du hacker”.
    @+
    Benoît

  4. Bel article, et beau travail de recherche, bravo.

    Attention, petite coquille pour OSM : OpenStreetMap s’écrit sans « s » final (mnémo : il n’y a qu’une seule carte).

    Bonne continuation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *